Perdu
Superamas / Supercluster
CAN
Neuchâtel . Suisse
09 November – 01 March 2013
Après la pause d’été, les trois phases suivantes de Superamas s’enchaîneront jusqu’en mars 2013, sur le même principe. Le nuage thématique de la deuxième phase sera diffusé autour de la modification de l’état de conscience, de l’effet du rythme sur cette modification et du moment propice à l’apparition - l’instant délié du passé et du futur, qui acquiert une épaisseur par sa matérialisation d’un espace utopique. Cette deuxième phase de Superamas porte le titre provisoire de Second souffle, l’état dans lequel les distances tendent à disparaître, distance à parcourir ou mise à distance de l’environnement par le sujet. Nous tenterons donc l’exercice difficile, voir paradoxal, de ne pas laisser façonner la perception des œuvres, de l’exposition et de son espace par une théorie préétablie mais d’atteindre un impact à l’œuvre. Diverses expériences seront par ailleurs menées hors les murs, dans une forêt. Si ce cadre peut sembler très éloigné du white cube à travers le prisme de l’opposition nature/culture, ces deux lieux ont pourtant en commun de produire un effet de mise à distance du monde, par le trop-plein ou par le trop-vide.
Notre déplacement dans ce superamas devrait nous mener, en troisième phase, à tenter un projet d’exposition collective de manière … collective. Nous réunirons les artistes, curateurs et collaborateurs du CAN pour concevoir l’exposition à partir de thématiques volontairement larges. Les thèmes seront plus précisément définis avec les artistes, à partir de leurs propositions. La répartition et la partition des espaces, le déroulement des événements, la façon de présenter l’exposition devraient également surgir du collectif. Nous chercherons à interroger par la pratique le « devenir artiste » des institutions et le « devenir institution » des artistes, tout en nous attachant à jouer du white cube comme d’un espace hétérotopique propice à remettre en question les mouvements de sacralisation/désacralisation de l’art, de sa perception et du lieu qui l’accueille.
La phase finale de Superamas, devrait naturellement nous plonger dans le vide et son ouverture métaphysique sur l’invisible et l’indicible. Nous embarquerons des artistes qui tentent d’approcher les matières noires, ou tout ce qui n’a ni forme ni nom. Un innommable qui semble avoir trop souvent disparu des white cube, alors que ces structures abstraites auraient dû permettre son apparition.
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ENGLISH TEXT
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After the summer break, Supercluster’s the next three phases will follow until March of 2013 on the same principles. The thematic cloud of the second phase will be diffused around the modification of states of conscienceness, of rhythm’s effect on this modification and the favorable moment for an apparition - the instant unattached to the past or future, which gains thickness from its materialization of a utopian space. This second phase of Supercluster holds the provisional title of Second Wind, the state in which distances tend to disappear, distance to travel over or set at a distance of the environment by the subject. We will undertake the difficult, if not paradoxical, activity to not let the perception of the works, the exhibition and its space be devised by a pre-established theory but to obtain an impact at work. In addition, diverse experiences will be held outside the walls, in a forest. If the frame might seem distant from a white cube through the prism of the nature/culture opposition, producing the effect of setting the world at a distance is something that these two places have in common, either by being too-full or too-empty.
Our shifting through this supercluster should bring us, in a third phase, to try a collective exhibition project in a … collective manner. We will reunite the artists, curators and CAN’s collaborators to conceive of an exhibition on a base of voluntarily broad themes. The themes will be more precisely defined with the artists, from their propositions. The distribution and partitioning of the spaces, the course of events, the manner in which to present the exhibition should also transpire from the collective. We’re looking to question through practice the “becoming artist” of institutions and the “becoming institution” of artists, all while using the white cube as a heterotopical space favorable to call into question the sacralization/desacralization movements of art, of its perception and the venue that accommodates it.
The final phase of Supercluster should naturally throw us into the void and its metaphysical opening on the invisible and the unutterable. We’ll bring on board artists that try to approach dark matter, or all that has neither form nor name. An ineffable that seems too often to have disappeared from white cubes, when these abstract structures should have allowed its apparition.